Skip to main content

Artiste professionnel dès 19 ans, François Godard est attiré très tôt par les mythes et les épopées. Il travaille notamment sur le répertoire celtique et les 1001 Nuits, avant de se voir commander la création de l’Épopée de Gilgamesh, montée sous le titre L’Homme d’Argile avec une équipe de 15 personnes, conteurs, musiciens, danseurs, comédienne et plasticiens. Ce spectacle illustre un goût certain pour la création collective et pluridisciplinaire : pendant dix ans il explore inlassablement avec le harpiste et compositeur Frédéric Bougouin-Kramer les possibilités de raconter la même histoire avec ces deux langages différents que sont le conte et la musique. Il tente ainsi de développer une parole rythmée aussi rigoureuse et inventive qu’une partition musicale, et cela le conduit petit à petit à considérer le conte comme une technique plus qu’un répertoire, une simplicité, une présence engagée quel que soit le contenu.

Sa rencontre avec Hélène Richard, comédienne et metteur en scène, va confirmer cette recherche en l’amenant à confronter sur scène son travail de conteur à des textes de théâtre, de Dario Fo à Louis Calaferte. Il écrit alors ses premières pièces, mais surtout il quitte les légendes pour raconter le monde contemporain et ceux qui luttent pour le transformer : l’engagement total, physique, viscéral qu’il recherche dans la parole rejoint l’engagement de ses personnages.

Résistances, son chantier en cours de 2006 à 2013, est ainsi une synthèse des diverses voies empruntées par François Godard depuis une quinzaine d’années : à la fois cycle épique contemporain, exploration des rapports entre les arts de la parole, les musiques actuelles et la chanson, et surtout création, engagement, présence au monde, sans oublier une aventure humaine et collective hors du commun. C’est également une étape et un pari, celui de mener un propos épique cohérent, non plus sur un spectacle, mais sur plusieurs années de travail. Comme le lui a dit une spectatrice marseillaise, le plus beau dans ce projet n’est peut-être pas tant le temps du récit que le temps de sa vie d’homme et de tout ce qui la traverse et rejaillit sur scène pendant ces dix années.


__veillée spectacle__

Mardi 25 Août 2015

Résistances 2 : Amélie, 1936
21h30 > sous le grand’chap
Durée > 1h10

Genre > épopée familiale au travers des combats du XXe siècle
Public > A partir de 12 ans

Tarifs > plein tarif 15 € / tarif réduit 11 €
Réservation conseillée

Amélie a ouvert une auberge, histoire de voir de nouvelles têtes qui ne prêteront pas attention au déshonneur qu’elle porte: un mari fusillé pour l’exemple, dont le manque est renforcé par son absence sur le Monument aux Morts.

J’voudrais rêver pour eux le rêve d’une autre vie
Qui s’rait pas comme la vraie: une vie où on pourrait
Décider d’tout changer, décider d’être heureux
Où mon arrière-grand-mère s’appellerait Amélie…

Arrive l’été 36, et avec les premières vacances une joyeuse pagaille d’ouvriers souriants, les chansons à la bouche. Parmi eux, Tristan, un étrange vacancier sur une invraisemblable moto, va tout bousculer: roublard, bricoleur, musicien, il va partager son passé avec Amélie et son fils Léon, et pour eux trois ce sera comme une minuscule et immense victoire.

Cet épisode est plus intime, et beaucoup plus joyeux: situé dans l’euphorie du Front Populaire, il nous cueille là où on ne l’attend pas, dans l’intense émotion d’un homme brisé par son passé, qui, comme Prométhée, va trahir sa classe puis ses généraux de patrons pour aller à la rencontre de ceux qu’on lui a désigné comme ennemis. « C’est l’été 36, l’été du rêve d’une autre vie… »